Français : Tronc Commun (Toutes filières)

Semestre 1 Devoir 2 Modèle 1

 

 

Professeur : Mr  MAHTANE Hicham

 

I- Texte

 

Toute une année au soleil

Le chien s’était habitué en moins d’une semaine. Après dix années passées à étouffer ses cris dans cet appartement de banlieue aux cloisons de papier mâché, il donnait libre cours à ses instincts et hurlait en écho aux autres chiens des fermes voisines saluant l’apparition de la lune.

C’est Pierre qui avait eu le coup de foudre pour cette région d’Ardèche. Il aimait les rivières encaissées, les villages fermes, les vallées authentiques que leur inconfort protégeait des grandes migrations estivales. L’autoroute du Sud passait à moins de trente kilomètres, reliant Valence à Tournon, mais peu de vacanciers se risquaient à emprunter les routes sinueuses de Haut-Vivarais.

Ils étaient venus dix années de suite, en juillet, pour les congés, profitant chaque fois des dernières cerises et des premiers abricots. Ils avaient fini par acheter une vielle ferme perchée au-dessus d’Arlebosc sur un chemin qui s’arrêtait à la bâtisse suivante.

Pierre avait obtenu sa retraite en janvier et il était parti préparer la maison pour l’emménagement définitif. Il restait à Josette un long trimestre à accomplir pour bénéficier d’un repos octroyé après le sacrifice de quarante années de sa vie au profit d’un fabricant de roulement à billes.

Elle l’avait rejoint en avril, avec le camion de déménagement, et s’était installée dans la chambre dont les fenêtres donnaient en direction des alpes que l’on apercevait nettement les veilles d’orages. Il y avait longtemps qu’ils ne faisaient plus chambre commune. Pierre bricolait du matin au soir dans la maison et dans le potager. Le soir, il se bloquait, heureux, devant la télé, un verre de saint-joseph à la main. Josette montait se coucher et son regard se troublait sur les lignes d’un livre sans réussir à accrocher le moindre mot. Les premiers mois, elle avait essayé de lier connaissances avec les femmes, au marché, dans les commerces ; mais son assurance de Parisienne, d’ouvrière rompue aux contacts, les avait effrayées. Les tentatives s’étaient échouées sur leurs « bonjour », leurs « bonsoir ».

Les enfants étaient venus, la fille en juillet, le fils en aout, avec les petits, et elle avait cru faire provision de bonheur, d’éclats de rire pour les longs mois de déclin et de froid.

Didier DAENINCKX, Main courante(1994), Editions Verdier

 

II- Compréhension (10 pts)

 

Contextualisation du texte
  1. Recopiez et complétez le tableau suivant :
Titre Auteur Genre Époque

 

     
  1. A quelle partie du schéma narratif correspond ce passage ? Justifiez votre réponse.
Analyse du texte
  1. Quel est le point de vue du récit adopté dans ce texte ? Justifiez en citant deux éléments du texte.
  1. Pourquoi Pierre a-t-il choisi la région d’Ardèche pour s’installer ?
  1. Quelle relation unit Pierre et Josette et comment qualifiez-vous cette relation ? Justifiez votre réponse en citant le texte.
  1. Josette est-elle arrivée à se faire des connaissances ? Pourquoi ?
  1. Pierre et Josette avaient-ils le même sentiment face à cette nouvelle vie ? Justifiez en citant le texte.
  1. Comment le narrateur inscrit-il cette nouvelle dans un texte réaliste ? Justifiez par deux éléments en citant le texte.
  1. Identifiez la figure de style dans l’énoncé souligné.
Réaction face au texte

Pierre et Josette se sont reculés en pleine campagne pour jouir de leur retraite loin de Paris.

  1. Pensez-vous que c’est un choix pertinent ? Justifiez votre réponse.

 

II- Production écrite (10 pts)

 

Pierre et Josette se sont installés dans une région rurale par choix.  Vous, vous étiez contraints de vivre le confinement suite au Covid 19.

Décrivez la métamorphose de votre quartier, de votre ville, de votre vie ainsi que votre réaction et les sentiments inspirés par la nouvelle situation.

Critères de réalisation de l’écrit à produire :

  • Respect de la consigne (traiter le sujet proposé)
  • Organisation du texte
  • Cohérence du texte
  • Correction de la langue